mercredi 28 mai 2008

On me cite en exemple sur un forum shemale

Quel ne fut pas ma surprise de voir un « back-link » vers mon blogue professionnel, venant d’un forum d’amateur de shemale (ces transsexuelles non-opérées dont certaines se doivent malheureusement se prostituer pour se payer leurs opérations).


le 3 mai oubliez pas cest la fierte transexuelle a luquam ca va etre ma premiere annee jcompte my rendre cest supose finir le soir au cleopatre avec des spectacle de drag kinget vous aller voir ya bcp transex a montreal des filles qui son des professeurs dautre qui bosse au casino montreal des etudiante a luniversite stc...... venez voir la diversite

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j'sais pas pourquoi mais le site fait pas la promo avec des photo comme shemtl....C pas le genre de party j'ai le gout d'y aller....Ya rien qui donne le gout dans les media archive....Etes-vous d'accord avec moi? C'est des pic vraiment nul (dumoin y font pas de pub porno ca c sure...) Pis avant de rever a ca....dsl ca va me prendre une autre vie....C sure y'en parle sur ce forum, mais arranger ous donc pour etre sur les page du journal , je suis sur l'an prochain ca va mieux marcher....

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desoler pour toi mais la reality de la vrai vie cest ca ,toi tu vi dans le monde de fantasme mais la fierte cest quil existe plein dautre style de transex qui vivent autre chose que le porno et lescorte comme dans le monde straitgh et cette convention on y parle du cote humain et psychologique si ca tinteresse pas tant pi .En passant jconnai plein fille transex qui son aussi hot que les escorte sur le site et qui on une job dison normal dans societe tu serai surpris.

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Pour appuyer ce que vient de dire Kimara, j’ai eu l’occasion dernièrement d’assister à une série de conférences concernant le commerce électronique. Une des meilleures conférencières était Michelle Blanc (née Michel Leblanc). Elle est reconnue comme une des meilleures dans ce domaine au Canada. Donc, toutes les TS ne se retrouvent pas nécessairement dans le domaine du sexe. Il y en a aussi dans bien d’autres domaines. Et, probablement qu’il y en aura de plus en plus.Voir son site à http://www.michelleblanc.com/curriculum-vitae/


Finalement, c’est flatteur pour moi et si ça peut détruire certains préjugés tenaces à-propos des transsexuelles, c’est tant mieux. Je sais être vraiment chanceuse comparativement à plusieurs de mes sœurs qui vivent la même chose que moi. Lors d’un meeting trans, j’écoutais avec consternation l’histoire de l’une d’elles qui s’est fait violer, à répétition, par ses ex-collègues à la « shop » ou elle travaillait. Lorsqu’elle est allée demander de l’aide aux organismes de soutiens des femmes violée, on la retourna de bord « parce qu’elle n’était pas une femme ». Quelle tristesse et quel calvaire pour cette femme et pour toutes les autres qui souffrent encore trop de la méchanceté et de la perversion humaine…

mardi 27 mai 2008

$50 de rabais pour avoir revendiqué mon statut de trans

Hier je suis allée au garage "Des Pins Esso Station Service" pour récupérer ma voiture que j'avais laissée là l'avant-veille. J’avais un problème de pompe à eau et ne pouvait plus rouler avec ma minoune. J’ai donc demandé au pompiste de faire réparer ma voiture, une fois que j’aurais reçu l’estimation et de faire un graissage changement d’huile en même temps. Mais voilà que le pompiste m’appelle « monsieur » gros comme le bras et qu’il récidive à plusieurs reprises. Le lendemain, en allant récupérer ma voiture, je me rends compte qu’ils n’ont pas fait le changement d’huile, c’est alors que le préposé m’indique qu’ »ils peuvent le faire et que ça ne prendra pas plus de 15 minutes. Un homme avec une chemise Esso m’invite à m’assoir (sur le seul banc qui est à côté de lui). Il me dit être en train de diner (il est 16 :30hr). Nous entamons la discussion qui est vraiment positive, il s’enquiert de ma condition et est très respectueux et curieux de savoir comment je vis ça. Je lui raconte mon boniment (ça commence à faire déjà plusieurs fois que je répète la même histoire, mon disque est bien rodé) et lui mentionne comment j’ai été triste de me faire accueillir « virilement « par l’un de ses collègues la veille. Lorsque vint le temps de payer la surcharge pour le changement d’huile, je me rendis compte que l’homme en question est le propriétaire de la station et pour l’inconfort que je subis la veille, il déchira ma facture de $50, m’assura qu’il parlerait à son pompiste, me dit « ma chère madame » à plusieurs reprise et fit l’impossible pour que je sois contente. Je trouvai ça vraiment chic de sa part et ça me fait vraiment plaisir de vous raconter cette histoire. Cependant, ce matin, le même stratagème se répéta à l’hôpital Hôtel-Dieu de Montréal. Un technicien infirmier qui devait me faire un électrocardiogramme m’interpella par un gros « monsieur ». Je lui signifiait que j’aimerais mieux qu’il m’appelle madame mais il me montras ma carte d’assurance Maladie qui dit que je suis un homme. Je lui expliquai que les changements légaux sont en cours et que ça prend du temps pour ces choses là. Il fit comme si je ne lui avais rien dit et me répéta monsieur faite ce ci ou faites cela au moins une vingtaine de fois et parti à la course une fois l’électrocardiogramme terminée. J’ai songé aller faire une plainte au service aux usagers de l’hôpital mais je sais que ça me prendrais une éternité et bien que cette situation me chagrine, je dois vivre avec et espérer qu’une fois ma FFS complété, ce genre de truc qui fou mon moral à terre, diminue sensiblement. Sinon, je devrais développer des mécanismes de réaction pour me protéger davantage de la méchanceté de certaines personnes…

Grosse journée émotive aujourd’hui

Ce billet a d'abord été publié sur mon blogue principal

Lors de mon coming-out sur ma condition de transsexuelle, je n’irai pas par quatre chemins, je vous ai dit que je ne parlerais pas beaucoup de ce que je vis ici et que j’ouvrirais plutôt un autre blogue (femme 2.0) pour expliciter ça. Mais aujourd’hui c’est une journée charnière importante et très émotive pour moi. Pour mal faire, je reçois deux appels téléphoniques d’individus qui veulent me vendre leurs services et qui disent être allés sur mon site. Le premier m’appelle monsieur gros comme le bras et le deuxième, plus délicat, me demande cou donc, vous êtes un homme ou une femme? Ce à quoi je réponds « une transsexuelle en transition qui est en train de devenir une femme» et après avoir écouté son boniment, il termine en me souhaitant une bonne journée « monsieur ».
Toujours est-il que je sors du bureau du chirurgien qui va pratiquer sur moi une FFS (Facial Feminisation Surgery). Nous avons discuté des différentes portions de l’opération, des nombreux risques et complications possibles, de mes attentes, de mes angoisses et de ma basse capacité de vivre la douleur (il m’a assuré qu’ils avaient de la bonne drogue). Je reviens donc chez moi heureuse d’être fixée sur toutes ces transformations et impressionnée des exemples d’autres patients qu’il a déjà opérés. Mais je suis terriblement angoissée que mes comptes à recevoir arrivent et que mon budget permette de faire le paiement de plusieurs dizaines de milliers de dollars à l’échéance prévue. Je sais que ce sont des choses dont on ne parle pas habituellement, ma pratique va vraiment très bien, mais on parle tout de même d’un méchant gros montant à verser. J’ai aussi parlé avec mon ex. de ma rencontre avec le chirurgien et de ma peur de voir ce nouveau visage. J’ai pleuré abondamment et j’angoisse de ne plus me reconnaître, de souffrir, de peut-être y rester, de tomber du mauvais côté des statistiques et de la pression constante que j’ai sur les épaules pour affronter le monde avec dignité, de faire mon boulot comme si de rien était, de ne pas m’en faire avec les regards méprisants et les « monsieur » qu’on me donne de façon régulière et d’enfin être forte. Surtout que le but de cette opération n’est pas de faire de moi une « cover-girl » (quoique j’aimerais ça), mais plutôt de diminuer sensiblement les regards de mépris d’imbéciles, de me féminiser davantage et de faire que je puisse déambuler dans la rue sans être une attraction pittoresque. Deux touristes la semaine dernière me disaient comment elles me trouvaient « cute » et voulaient me prendre en photo. Elles pourraient dire à leur retour à la maison regarde la belle transsexuelle que j’ai prise en photo. Yé! Méchant beau compliment… C’est ce genre de truc que j’aimerais qui diminue.
Pour ceux et celles qui n’ont pas le cœur trop sensible, vous pouvez visionner ce montage photo d’une transsexuelle qui est déjà passé par là. Vous comprendrez dès lors, une portion de mes angoisses et excuserez sans doute la digression à ma ligne éditoriale habituelle …

mardi 6 mai 2008

Une vieille connaissance

Avant-hier, à mon retour de faire des commissions à pied, je croise une amie que je n’avais pas revue depuis au moins 2 à 3 ans. Je m’arrête pour lui dire bonjour. Elle est d’abord surprise puis me reconnaît. Elle me demande si je connais Phil X (mon associé dans une affaire) et me dit qu’elle est copine avec lui et qu’il lui raconta ce que je vivais sans savoir qu’il s’agissait en fait de mon histoire. Le monde est vraiment petit. Puis elle me dit combien ma transformation est fabuleuse et que si je ne l’avais pas arrêté, jamais elle ne se serait doutée que j’étais une trans. Elle trouvait que j’avais beaucoup de classe et de style. Wow, ses commentaires firent ma journée et me donnèrent une énergie et une confiance incroyable. C’est fou comment quelques mots positifs peuvent faire effet! De plus, elle me demanda des nouvelles de ma demi-sœur et de son mari qu’elle connaît très bien et voit souvent. Je lui confiai qu’ils ne me parlent plus depuis 6 mois et qu’ils ont très mal réagi à ma condition. Elle m’assura qu’elle s’empressera de les chicaner la prochaine fois qu’elle les verrait. À ce propos, une connaissance d’affaires qui est aussi amis avec mon beauf discuta longuement avec moi lors d’un cocktail d’affaires que j’organise. Je ne soulevai pas du tout mon quiproquo avec le beauf et fit plusieurs blague avec lui. Il m’estime vraiment et je suis certaine que si le beauf lui demande des nouvelles de moi, il sera réellement surpris de la réponse. Du moins, je l’espère et je souhaite qu’un jour, certains membres de ma famille reconnaissent l’injustice et la profonde douleur qu’ils m’ont faites pour quelque chose dont je ne suis nullement responsable. M’enfin, heureusement qu’il y a bibitte, mes amis, mes clients et mon psy. D'ailleurs, je remarquais que de plus en plus, des gens viennent spontanément vers moi pour me parler. Je me suis fait un tas de nouvelle connaissances qui ne me connaissent qu’en tant que femme. Ça fait vraiment du bien de me voir dans leurs yeux et commentaires.

dimanche 4 mai 2008

De la synchronicité

Hier j’étais avec bibitte et je lui disais combien il m’était difficile d’être avec elle en public et de ne pas avoir la possibilité de lui démontrer mon affection comme je le faisais régulièrement et machinalement avant. Elle fit une relation avec notre dernière émission de télévision préférée commune, Pushing Daisies. Dans cette série, il y a une très belle histoire d’amour entre les deux acteurs principaux. Ils s’aiment profondément, mais ne pourrons jamais se toucher parce que si tel était le cas, l’héroïne mourait aussitôt. Étant donné la grève des scénaristes américains, nous ne savons pas la suite de l’histoire et ne savons pas s’ils réussirent finalement à pouvoir se toucher. Disons que nous voyons une certaine similitude avec ce que nous vivons présentement…